Une récente étude de la Drees montre l’importance du secteur de l’emploi à domicile pour l’insertion professionnelle des bénéficiaires de minima sociaux.

Un salarié bénéficiaire de minima sociaux aurait une probabilité quatre fois plus importante de travailler auprès d’un particulier employeur qu’un autre salarié ! C’est l’un des constats établis par une récente étude du service statistique du Ministère de la Santé et des Affaires sociales[1] sur les minima sociaux et prestations sociales.

Toujours selon cette étude, les salariés bénéficiaires de minima sociaux[2] seraient presque aussi présents dans l’emploi à domicile que dans la fonction publique (11 % contre 13 %), alors même que le poids de l’emploi à domicile parmi l’ensemble des salariés est bien plus modeste que celui de la fonction publique (3 % contre 24 %) !

Source : DREES. Traitement Observatoire des emplois de la famille.

On peut ainsi estimer qu’environ 47 000 salariés bénéficiaires de minima sociaux travailleraient auprès de particuliers employeurs, soit 3 % des salariés du secteur. Près de 33 000 seraient allocataires du Revenu de solidarité active (RSA, anciennement « RSA socle »), environ 8 600 seraient des allocataires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS, à destination des chômeurs en fin de droits) et 5 600 bénéficieraient de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH).

Présentation des trois principaux minima sociaux (hors minimum vieillesse) :

  • Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressource un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Pour une personne seule, son montant est de 565 €. En cas de perception d’un salaire inférieur au montant du RSA, la somme gagnée sera déduite du montant perçu dans le cadre du RSA. L’effet est donc nul sur le revenu total.
  • L’allocation aux adultes handicapés (AAH) est ouverte aux adultes avec un taux d’incapacité d’au moins 80 % (voir sous conditions à ceux avec un taux d’incapacité entre 50 et 79 %). Sans autre revenu, cette allocation est de 903 €. Il est possible de cumuler cette allocation avec des revenus salariaux si ceux-ci ne dépassent pas le montant de l’AAH.
  • L’allocation de solidarité spécifique (ASS) peut être accordée si une personne a épuisé ses droits au chômage et est toujours dans une recherche active d’emploi. Son montant est de 506 € par mois. Son cumul avec un emploi est possible pendant 3 mois.

[1] P-Y. Cabannes, L. Richet-Mastain (dir.), « Minima sociaux et prestations sociales – Ménages aux revenus modestes et redistribution », édition 2020, Panorama de la DREES, septembre 2020

[2] La DREES ne s’intéresse ici qu’à trois des dix minima sociaux (le RSA, l’ASS et l’AAH). Ces trois minima sociaux regroupent 85 % des allocataires de minima sociaux.