Il est urgent d’agir pour anticiper le départ à la retraite d’un assistant maternel sur deux d’ici 2030 si nous souhaitons maintenir la capacité d’accueil actuelle en France, a alerté la Fédération des Particuliers Employeurs de France (FEPEM), qui s’appuie sur les résultats du dernier baromètre publié mardi par l’Observatoire des Emplois de la Famille.
Selon ce baromètre, réalisé avec le concours du Groupe IRCEM, le groupe de protection sociale des emplois de la famille, 164 000 assistants maternels partiront à la retraite à horizon 2030, sur un total de 326 000 assistants maternels en exercice en 2016.
40% des assistants maternels – qui sont en très grande majorité des femmes – ont plus de 50 ans, une proportion deux fois plus élevée que pour l’ensemble des femmes en emploi.
Or le vieillissement continu de la population des assistants maternels se traduit par des départs massifs à la retraite qui ne sont pas compensés par un volume équivalent de nouveaux entrants dans la profession, ce qui met en péril ce mode d’accueil qui concerne pourtant 60% des places d’accueil proposées aujourd’hui aux enfants de moins de 3 ans.
Par ailleurs, certains départements seront plus touchés que d’autres par le non-renouvellement des assistants maternels. A Paris (75), en Moselle (57) ou encore par exemple en Haute-Marne (52), jusqu’à 66% des effectifs devront être renouvelés d’ici 2030 pour maintenir la capacité d’accueil actuelle dans ces départements.
« Il faut prendre dès aujourd’hui ce problème à bras le corps si nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation difficile, dans un pays où le taux de fécondité et le taux d’activité de femmes avec enfants sont parmi les plus élevés d’Europe. Il y a le problème des départs à la retraite qui se pose, mais également celui du taux d’entrée dans la profession, qui ne cesse de baisser. Il faut donc travailler en premier lieu sur l’attractivité, la simplification du statut d’assistant maternel et la professionnalisation de ce métier, qui a un rôle essentiel dans l’accompagnement des parents au quotidien, et en particulier les femmes en activité », a estimé Marie Béatrice LEVAUX, Présidente de la FEPEM.
La FEPEM invite donc les pouvoirs publics à faire du développement de l’accueil individuel une priorité de la Convention d’objectifs et de gestion entre l’Etat et la CNAF pour 2018-2022, et à soutenir le renouvellement des effectifs. Il est en effet urgent de :
- Renforcer l’attractivité du métier et les nouvelles compétences qui permettront de répondre aux besoins de demain, en s’appuyant notamment sur le dialogue paritaire territorial du secteur. La FEPEM contribuera activement en 2018 aux travaux planifiés par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) sur cette question.
- Identifier finement les besoins en emplois d’assistants maternels et en compétences ainsi que les risques de pénuries sur les territoires. Ceux-ci devront être traités avec le concours des structures départementales. Les enjeux de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) sont au cœur des missions du Conseil national paritaire du dialogue social (CNPDS) des commissions paritaires territoriales (CPT).
- Simplifier le parcours des parents employeurs d’assistants maternels et notamment la mise en relation entre les parents et les professionnels. La FEPEM travaille activement sur cette question avec la CNAF, dans le cadre de sa convention, pour moderniser le site monenfant.fr d’ici l’automne 2018.
Pour retrouver l’intégralité du baromètre, cliquez ICI
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