A l’occasion du Café de l’Observatoire organisé le 21 juin prochain sur la reconnaissance du rôle des proches aidants, l’Observatoire des emplois de la famille nous parle des proches aidants, à la lumière de sa dernière étude réalisée sur ce sujet, en collaboration avec IPERIA l’Institut.
Comment devient-on proche aidant ? Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Céline Bedel : On est d’abord un parent, un époux, un enfant de la personne que l’on aide. Aidant, on le devient, soudainement à la suite de l’accident d’un proche par exemple, ou plus progressivement, avec l’avancée en âge et la perte d’autonomie d’un parent.
Ce rôle a des conséquences sur sa propre vie, mais aussi sur sa relation à l’aidé, sur sa place dans la famille. En devenant aidant, on change de statut, au point parfois de se sentir enfermé dans ce rôle au détriment de ses autres rôles sociaux.
De nombreuses solutions d’accompagnement existent, notamment des formations à l’intention des salariés qui peuvent être, par ailleurs, proches aidants.
Céline Bedel : Oui, dans notre dernière étude, nous nous sommes intéressées à un module de formation Aidants proposé par la branche professionnelle des Salariés du particulier employeur. Pour les assistantes de vie aidantes que nous avons rencontrées, la formation est un moment précieux de répit, de socialisation, de constitution de réseau. La formation contribue à faire reconnaître la charge physique et mentale que l’accompagnement d’un proche dépendant représente et donne des clés pour mieux la gérer. Cette formation est, au même titre que la rémunération proposée aux aidants des bénéficiaires de l’APA et de la PCH, une forme de reconnaissance du statut et du rôle d’aidant, qui révèle néanmoins certains paradoxes.
Lesquels ?
Abdia Touahria-Gaillard : La reconnaissance et la valorisation sociales du rôle d’aidant ont été longues à advenir dans notre société. Dans le prolongement des revendications portées par les associations d’aide aux aidants, la promulgation de la loi d’adaptation de la société au vieillissement montre à quel point cette reconnaissance est nécessaire pour soutenir et guider ces personnes qui peuvent avoir besoin d’aide et de répit. Toutefois, cette reconnaissance peut contenir des effets indésirables. En effet, les outils et les dispositifs d’accompagnement mis à la disposition des proches aidants peuvent créer dans le même geste, l’aide et l’enfermement dans un rôle social et familial. Comment reconnaître les proches aidants sans les enfermer dans ce rôle ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre le 21 juin prochain, au cours du 3e Café de l’Observatoire des emplois de la famille.
Programme du café de l’Observatoire à insérer
La reconnaissance du rôle des proches aidants :
enjeux et paradoxes –
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