L’ouvrage collectif dirigé par l’Observatoire des emplois de la famille, paru le 17 mai 2018, est l’occasion de mettre en résonnance ces contributions scientifiques afin d’éclairer le débat public d’un nouveau jour.
Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des Droits en charge de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, a rédigé la préface de l’ouvrage. Sa contribution nous enseigne combien l’inégalité de traitement des plus vulnérables de nos concitoyens peut se nicher à tous les niveaux de leur accompagnement. Aujourd’hui, nous lui adressons trois questions pour poursuivre les réflexions initiées par le livre.
3 questions :
Pourquoi l’accompagnement du handicap à domicile est-il important selon vous ?
Je souhaite faire un premier rappel important. Le handicap est le résultat de deux facteurs : un facteur personnel, c’est la déficience ou les déficiences que l’on peut avoir et un facteur extérieur, c’est l’inadaptation de l’environnement. Ces deux éléments sont à l’origine du handicap. Ceci est un préalable qui éclaire ce qui va suivre. L’accompagnement du handicap à domicile est important parce qu’il doit prendre une forme adaptée au handicap de la personne. Il ne faut pas oublier que le handicap est multiforme : il est intellectuel, il est physique, il est sensoriel, etc. Donc, il faut le concevoir comme étant adapté au handicap de la personne. Et puis, l’accompagnement à domicile est important parce qu’avant toute chose les personnes handicapées veulent avancer en âge et vivre à domicile.
Dans quelle mesure l’accompagnement du handicap à domicile contribue-t-il à la lutte contre les discriminations ?
Précisément, dans la mesure où cet accompagnement est adapté à la nature du handicap, il permet à la personne accompagnée de ne pas souffrir de discrimination qui serait liée à son handicap. Dès lors que la compensation est adaptée, que ce soit une aide humaine, une aide technique, une aide financière ou les trois réunies, un accompagnement au domicile permet de vivre chez soi sans être obligé d’être orienté vers une institution et d’être à l’abri des risques que le handicap peut faire courir.
Quelles améliorations apporter pour optimiser l’accompagnement du handicap à domicile ?
Je crois qu’il faut que la France se dote d’une politique en direction des aidants : aidants familiaux, aidants professionnels. C’est-à-dire qu’il faut leur donner un statut et qu’il faut leur apporter les soutiens financiers adaptés, et dans ce domaine-là la France est en-dessous des besoins.
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