Après l’épreuve du confinement, qui peut encore ignorer les aidants et l’importance des solidarités au cœur du domicile ? Même si leur engagement témoigne du don de soi, il est néanmoins possible d’être salarié ou dédommagé en étant aidant. Une nouvelle étude à laquelle l’Observatoire des emplois de la famille de la FEPEM a contribué, fait le point.
Chaque jour, dans l’intimité des domiciles, dans les salles d’attente d’hôpitaux, dans le cabinet du médecin, des aidants accompagnent leur proche dépendant. Enfant, père, mère, sœur, cousin ou ami, ils rassurent, nourrissent, soignent. La crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19 a autant démontré la nécessité de ces aidants que leur invisibilité. Pourtant plusieurs sondages et études ont mis en lumière leur rôle fondamental.
L’Observatoire des emplois de la famille de la FEPEM a contribué, aux côtés d’autres organismes de recherche, à une longue enquête, soutenue par la CNSA, auprès de proches aidants rémunérés ou dédommagés pour l’aide consentie à leur proche. Être salarié ou dédommagé en étant aidant est tout à fait possible, dans certaines limites prévues par la loi.
Le cas des bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est différent de celui des bénéficiaires de la Prestation de compensation du handicap (PCH). Dans le cadre de l’APA, tous les proches peuvent être rémunérés hormis la personne avec laquelle le bénéficiaire vit en couple. C’est également le cas avec la PCH. Les père, mère, personne retraitée ou exerçant une activité professionnelle à temps plein sont exclus. Notons toutefois que ces restrictions sont levées en cas de nécessité de présence constante ou quasi-constante cumulée à un besoin d’aide pour la plupart des actes de la vie quotidienne. Mais si l’aidant ne peut être rémunéré en raison de son lien avec le bénéficiaire de la PCH, il peut être dédommagé. Dans ce cas, l’aidant ne perçoit pas un salaire et ne dispose donc pas de fiche de paie, de contrat de travail ni ne bénéficie des droits qu’induit le salariat. La somme perçue dépend de son statut vis-à-vis de l’emploi : s’il a réduit ou cessé son activité professionnelle pour s’occuper de son proche, le dédommagement s’élève à 75% du SMIC horaire net applicable aux emplois familiaux soit 5,91 euros en 2020. Sinon, il s’élève à 3,94 euros.
Mais parfois, le recours à la rémunération rencontre des obstacles. Tout d’abord parce que les dispositifs ne sont pas connus des aidants. Puis, lorsque ces dispositifs sont connus, certains aidants ne souhaitent pas ou craignent d’être payés pour une aide qui, traditionnellement, relève du don sans aucune contrepartie attendue. Par ailleurs, les administrations en charge de la compensation du handicap ou de la perte d’autonomie liée à l’âge ne proposent pas systématiquement aux aidants la possibilité d’être rétribués financièrement.
La journée nationale des Aidants du 6 octobre 2020 est donc l’occasion de montrer l’ampleur de leurs missions, de rendre visible la complexité de leurs vies et de partager leurs expériences vécues : être payés pour s’occuper de son proche ne retire rien, ni à leur implication quotidienne, ni à l’attachement qu’ils éprouvent pour les leurs.