La FEPEM Bretagne a organisé le 3 novembre à Rennes un temps fort sur le thème : « Aidants familiaux, tuteurs, mandataires, formateurs… les tiers de proximité, une clé de réussite pour l’emploi à domicile dans l’accompagnement de la dépendance ».
A travers différentes interventions, cet après-midi d’échanges et de réflexion visait à partager avec nos partenaires et nos adhérents l’importance de ces « tiers de proximité » pour les particuliers employeurs en perte d’autonomie.
La présentation de données quantitatives et qualitatives sur les particuliers employeurs dépendants, par l’Observatoire des Emplois de la Famille, a ainsi éclairé des enjeux majeurs de reconnaissance et de professionnalisation du secteur : la diversification des compétences nécessaires, notamment sur le plan émotionnel et relationnel ; le rôle des salariés dans la prévention de la perte d’autonomie ; la porosité des frontières entre l’aide informelle des proches aidants et l’aide des intervenants professionnels ; ou encore les nouveaux questionnements liés à la montée en charge de l’hospitalisation à domicile.
Un temps de regards croisés sur la place des aidants a ensuite permis de réaliser leur poids dans la société (plus de 8 millions, soit 19 % des plus de 20 ans) et leurs besoins de soutien, de formation. Nous avons notamment pointé la complexité croissante de leur positionnement, entre stress affectif, conciliation des temps familiaux et professionnels, gestion administrative et logistique, jusqu’à un rôle émergent de coordination des interventions à domicile.
De ce fait, il apparait primordial de prendre en compte la dimension familiale et collective de la dépendance, et non seulement les besoins individuels de la personne aidée. A une échelle européenne les réponses se décomposent en deux groupes : ceux qui garantissent un service externe de prise en charge de la dépendance, et ceux qui donnent aux familles les moyens de l’organiser elles-mêmes selon leurs spécificités. Mais de nouvelles réponses émergent aussi autour des solutions de répit, des congés spécifiques ou de la flexibilité du temps de travail pour s’occuper d’un proche dépendant.
Dans la dernière partie de l’après-midi, un tour d’horizon des initiatives concrètes a dressé un panorama des appuis sur lesquels peuvent compter le particulier employeur dépendant et ses aidants : mandataires, tutelles, travailleurs sociaux, réseaux associatifs, organismes de formation ou de protection sociale… une large palette d’outils qui permet de les sécuriser, de les soulager de certaines tâches si nécessaire, de renforcer les compétences des salariés.
L’ensemble de ces échanges pousse à changer de regard sur le secteur de l’emploi à domicile : à l’envisager moins comme un éparpillement de personnes isolées que comme un tissu de ressources coordonnées, mises à la disposition des familles pour répondre à leurs besoins le plus finement possible, y compris pour des situations aussi complexes que le handicap ou le grand âge.
C’était là le socle de la conclusion développée par Madame Levaux, pour une ouverture sur de nouveaux enjeux sociétaux : le requestionnement du statut du domicile privé à l’heure du soin ambulatoire, l’articulation entre aide humaine et nouvelles technologies, les opportunités liées à l’accueil des migrants… autant de bouleversements à remettre en perspective pour nourrir notre vision de l’emploi entre particuliers, tout au long de la vie.